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Les enseignants sont "à bout"... Ben tiens!!!

En PREAMBULE

Un mot sur le visuel de la couverture du CSC-EDUC 162. Celle-ci fait référence à un questionnaire sur le syndicalisme et la mobilisation à destination des affilié·e·s et des militant·e·s de la CSC-Enseignement: "Une seule solution, la manifestation ?!"

partir du 3 octobre prochain, les affiliés pour lesquels nous disposons d'une adresse mail valide et qui nous ont  autorisé à l’utiliser, vont recevoir un courriel de l’UCLouvain les invitant à participer à une enquête en ligne dont nous sommes commanditaires. L’enquête porte sur votre vécu, votre analyse et vos souhaits en matière de mobilisation au sein de la CSC-Enseignement. Nous comptons sur votre participation. Votre avis nous intéresse!

Editorial du CSC-EDUC N°162 - Octobre 2022 

Le 12 septembre dernier, le journal «Le Soir» titrait : «13 % des enseignants déclarent avoir été "à bout" l’année dernière».

Il s’agit en fait des résultats de la quatrième enquête menée par les chercheurs de l’Université de Mons, qui interrogent les personnels de l’enseignement sur leur ressenti et leurs pratiques depuis le début de la pandémie. 

Ce constat, nous l’avons fait et dénoncé à plusieurs reprises, d’abord lors de rencontres avec ceux qui exercent des responsabilités en matière scolaire (responsables des Pouvoirs organisateurs, membres du Gouvernement,…), ensuite, dans les rues de Bruxelles en février, celles de Mons en avril et celles de Liège en mai. 

Penser que seule la crise sanitaire en est responsable est erroné. Le malaise est ressenti depuis longtemps ; la crise n’a fait que l’amplifier et a servi de détonateur.

Quels motifs sont pointés par les universitaires pour "expliquer" ce ras-le-bol?

  1. Les retards d’apprentissage rencontrés chez les élèves et étudiants face auxquels les enseignants se sentent dépourvus. 
  2. Le décrochage scolaire qui s’ensuit. 
  3. Les inégalités scolaires toujours plus grandes : le dernier rapport de l’OCDE indiquait que «les élèves défavorisés ont accumulé un retard d’apprentissage de plus de trois ans à l’âge de 15 ans». 

Face à cela, une grande majorité des enseignants interrogés se sentent impuissants et réclament, entre autres, des formations supplémentaires.

Voilà qui démontre une fois de plus et, s'il en est encore besoin, toute l'importance et la légitimité de nos revendications.

  1. Des groupes-classes de taille raisonnable qui permettraient de déceler plus rapidement les élèves en difficulté d’apprentissage et d'assurer leur prise en charge. Force est de constater que la première réunion du Groupe de travail sur ce sujet nous laisse sur notre faim. En effet, il en est encore qui, autour de la table, doutent de l’efficacité d’une limitation de la taille des classes. Pire, on nous annonce d’emblée que si des solutions sont trouvées, elles devront impérativement n’engager aucune dépense!
  2. Des véritables balises concernant la charge de travail administratif des personnels, induite notamment par la mise en place des plans de pilotage. Tout le temps perdu en réunions souvent stériles pourrait être mieux mis à profit.
  3.  L’importance d’une réflexion concernant l’évaluation des enseignants, qui devrait être exclusivement formative et dont l’objectif prioritaire serait de porter et de soutenir les enseignants en reconnaissant leurs difficultés et en les aidant à trouver des solutions, notamment dans la participation à des formations adéquates et de qualité.

Ajoutons la nécessité d'une réflexion rapide sur l'évaluation des élèves, qui participera  également à la réduction des écarts.

Seules des décisions rapides et efficaces concernant ces différentes mesures pourront, selon nous, apporter les premières solutions et un retour du bien-être indispensable à l’exercice de la profession. Nous sommes convaincus qu’elles participeront également à véritablement lutter contre la pénurie qui sévit de plus en plus dans le monde de l’enseignement en évitant le départ prématuré des nouveaux engagés démotivés et dépassés. Elles permettront également d’éviter le découragement de plus en plus présent en fin de carrière.

C’est le sens des différents combats que nous avons menés pour vous et avec vous. Ce sera encore le cas à Namur le jeudi 13 octobre. Nous comptons sur tous ceux qui partagent notre analyse et les invitons à nous rejoindre et à faire front.

Dans ce numéro CSC-EDUC 162, outre les premiers échos de la rentrée scolaire, nous vous présentons le contenu d’un avant-projet de décret concernant l’amélioration du climat scolaire et la prévention du harcèlement. Nous ne pouvons que louer une telle initiative, même si nous dénonçons une fois de plus le manque de moyens qui l’accompagneront. 

Roland LAHAYE, secrétraire général de la CSC-Enseignement


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