Le Congrès CNE, moment fort de la démocratie syndicale
Le texte de congrès trace un horizon que la CNE se fixe collectivement pour l’avenir. Ses lignes de forces naissent d’une démarche participative avec nos militants.
Le texte de congrès trace un horizon que la CNE se fixe collectivement pour l’avenir. Ses lignes de forces naissent d’une démarche participative avec nos militants.
Le double congrès 2008-2010 a défini le projet social de la CNE. Le congrès de 2015 « Face au pouvoir de l’argent, construire notre contre-pouvoir » s’est doté de trois outils pour mener à bien ce projet social :
Le congrès de 2019 s’est penché sur ce que doit faire la CNE pour anticiper les mutations à venir. Il a approfondi les thématiques suivantes : nos publics, nos services, défendre l’intérêt collectif de nos membres et nos ressources.
Le congrès de 2023 prend racine dans deux expériences : le projet « organizing » développé depuis un an et demi dans la centrale d’une part, l’enquête qui s’interroge sur nos capacités de mobilisation d’autre part. Ce congrès se focalise donc sur le troisième outil identifié par le congrès de 2015, l’action collective, et approfondi la thématique de l’intérêt collectif de nos membres développée dans le congrès de 2019.
Ces différentes stratégies peuvent parfois se faire concurrence – en termes par exemple de temps et de ressources alloués – mais peuvent aussi se renforcer les unes les autres. Par exemple, le service aux membres peut servir de première étape vers l’action collective. Le congrès 2023 se concentre sur la première stratégie, celle de l’action et de l’organisation collectives des travailleurs et travailleuses.
Deux principales raisons motivent ce choix.
D’une part, un des principaux constats de l’enquête mobilisation et de l’expérience organizing, est un déséquilibre entre ces différentes stratégies. En effet, en règle générale, les militants consacrent la majorité de leur temps syndical dans des réunions d’instances en entreprise. Le service aux membres fait aussi partie des activités régulières d’un militant syndical. L’organisation collective est, quant à elle, souvent délaissée, faute de temps. Ce constat doit être mis en parallèle avec la structure syndicale et les ressources de notre centrale. Les permanents font aussi le constat qu’une minorité de leur temps est consacré à l’organisation collective des travailleurs, alors qu’ils ont un métier pourtant au cœur de l’action collective dans la centrale.
D’autre part, nous estimons que la construction d’un rapport de force est un préalable à l’utilisation des deux autres stratégies syndicales. Sans rapport de force, il est impossible d’obtenir des victoires syndicales uniquement par la négociation ou la concertation sociale. Sans rapport de force pour obtenir des victoires syndicales, il n’y a pas de droit qui protège les travailleurs et travailleuses à faire appliquer et donc pas de services individuels à rendre à nos affiliés. Nous avons parfois tendance à considérer la construction d’un rapport de force comme dernier recours, lorsque la négociation n’a pas permis d’obtenir les résultats espérés. Par ce congrès, nous réaffirmons la centralité du rapport de force au cœur de l’action syndicale.
Cela ne signifie bien sûr pas que la CNE ne doit plus rendre des services aux membres, faire de l’éducation permanente ou s’investir dans la concertation sociale. L’objectif de ce congrès est bien d’approfondir, plus encore que ne l’avait fait le congrès de 2015, la stratégie d’organisation et d’action collective et de réaffirmer son importance cruciale.
Le congrès distingue deux niveaux où doit se penser l’organisation du rapport de force. Le premier se concentre sur le lieu de travail ; le second en dehors du lieu de travail (interprofessionnel, sectoriel, autre).
Cette double réflexion a abouti en novembre 2023, soit six mois avant les élections sociales de 2024. Les lignes de force du congrès doivent dès lors nous servir d’orientation pour réfléchir au recrutement des candidats et à la formation des nouvelles équipes de militants.