Interpeller sa direction sur la Palestine
On peut bien sur agir sur notre temps libre et/ou appliquer le boycott mais comme syndicalistes nous avons des leviers pour agir concrètement dans nos entreprises.
Si votre entreprise est visée par la campagne BDS, c’est parce qu’elle profite et/ou participe activement à l’économie de l’occupation en Palestine. Vous pouvez trouver des informations via la liste et arguments sur le site BDS-France dont on vous fait un résumé ci-dessous. On peut vous accompagner dans cette démarche et vous mettre en contact, n’hésitez pas à prendre contact : service.d'etudedelaCNE@acv-csc.be.
Voici quelques-unes des entreprises visées par BDS ou la CNE est active :
Entreprise |
Raisons du boycott |
Carrefour |
150 magasins sous enseigne Carrefour opèrent en Israël, y compris dans les territoires occupés et les colonies. Carrefour envoie des colis aux soldats qui participent au massacre à Gaza.
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AXA |
AXA investit dans les trois banques israéliennes qui ont été citées dans la base de données des Nations Unies comme des entreprises qui financent la colonisation israélienne.
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HP |
HP fournit les cabinets de Netanyahu, la police, les prisons et les services de la population Israéliens, y compris dans les colonies et les territoires occupés. La base de données de ces derniers qui sert à séparer Israéliens juifs et palestiniens.
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Siemens |
Siemens construit le câble qui reliera le réseau israélien (y compris les colonies et les territoires occupés) à l'Europe. Siemens participe aussi dans le domaine du transport et du contrôle de la population à Jérusalem-Est occupée et dans les colonies israéliennes illégales.
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Puma |
Puma est le sponsor de la ligue Israélienne de football qui comprend des clubs dans les colonies. Puma a annoncé ne pas renouveler son sponsoring en décembre 2023. A suivre…
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CAT, Volvo |
CAT et Volvo fournissent des camions utilisés pour le déplacement forcé de Palestiniens et des bulldozers qui servent à détruire les maisons palestiniennes lors des opérations de l’armée israélienne.
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Sodastream, Teva, Allibert, Stanley, Ahava, Moroccan Oil,... |
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Si votre entreprise n’est pas visée, vous pouvez demander de vérifier qu’aucun des fournisseurs/clients de l’entreprise n’est visé par la campagne de boycott.
Que faire ?
Vous pouvez interpeller votre direction sur les activités de l’entreprise en Israël. Faites part de votre inquiétude d’être indirectement mêlés à des violations du droit international et même à un potentiel génocide(*).
Voici une lettre type que vous pourrez utiliser pour interpeller votre direction.
Dans le cas où votre employeur contesterait votre légitimité à soulever la question, il y a d’abord l’argument de fond, politique, que par son action l’employeur mouille au moins indirectement chacun de ses travailleurs à des violations graves du droit international et des droits de l’homme, à de crimes de guerre et à un potentiel génocide. Par ailleurs l‘AR « IEF » du 27/11/1973 couvre largement le droit à l’information du CE sur les matières économiques et financières en ce compris, les perspectives d’avenir, les investissements et l’action du groupe et des entités économiques dont l’entreprise fait partie.
Que demander à la direction ?
Demandez-leur de clarifier la situation. La première réponse est souvent qu’ils ne savent pas. Ils joueront surement la montre en disant qu’ils doivent interroger le groupe. Fixez une date limite !
Demander à la direction belge de se positionner et de se distancier de la participation de l’entreprise.
Vous pouvez exiger une communication vers le personnel qui distancie l’entreprise belge des activités en Israël. Le personnel ne souhaite pas être associé à des violations du droit international (encore moins à un génocide) et attend une prise de distance de sa direction. S’ils ne veulent pas, la délégation peut diffuser une position ou faire circuler une pétition par exemple.
Idéalement demandez la fin immédiate de la participation de votre entreprise à l’occupation et aux violations du droit international en Palestine. Demandez à ce que la direction et/ou le CE prenne une position en ce sens.
Demandez l’arrêt immédiat de la vente de produit israéliens, d’achats de produit israéliens, ou de relations directes avec des compagnies israéliennes.
A quoi ça sert ?
Interpeller votre direction servira d’abord à vous distancier vous et les travailleurs de ce que l’entreprise fait ou ce à quoi elle contribue.
Vous mettez de la pression sur l’entreprise qui ne pourra pas normaliser son attitude. Votre action s’ajoute à celle des groupes de militants à l’extérieur avec lesquels nous pouvons vous mettre en contact.
En demandant à l’entreprise vous recevez des informations qui sont utiles pour le mouvement de solidarité dans son ensemble.
Vous défendez un syndicat de principe basé sur une solidarité active pour l’égalité et la justice. Cela vous aidera à identifier les collègues motivés et prêt à se mobiliser. Ce sera utile sur d’autres sujets dans le futur.
Communiquer
Ce n’est pas une chose facile de communiquer sur une chose pareille.
Vers les collègues pour les informer, les rassurer et les distancer de ce qui se passe en Israël semble pourtant important
Vers le monde extérieur, c’est un moyen de pression sur l’entreprise : « si vous ne prenez pas position, on le fera nous ». C’est surtout une façon de faire monter la pression de solidarité avec la Palestine.
(*) Résumé de l'ordonnance de 26 janvier 2024 (icj-cij.org)