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Thales Aerospace: une restructuration pas comme les autres à Charleroi

Michel Barbuto

Le 5 mars 2024, Thales Alenia Space a annoncé la suppression de 1.300 emplois en Europe, dont 1.000 en France. En Belgique, le personnel s’attendait à payer un lourd tribut également. Le 16 mai, le couperet tombe: 115 emplois sur les 630 sont menacés. Une procédure Renault est enclenchée.


Les représentant·e·s ont anticipé et préparé les réactions face à cette restructuration qui semble motivée par des raisons économiques sans tenir compte des réalités industrielles et de production.   

Action collective   

Dès le début, les employé·e·s, cadres et ouvriers·ères ont travaillé ensemble pour contester le plan de restructuration. Des dizaines de conseils d'entreprise extraordinaires ont été organisés pour évaluer et contester les modalités du plan. Les délégué·e·s ont posé de nombreuses questions pour comprendre comment la direction avait déterminé le nombre de 115 travailleurs et travailleuses à licencier. Ils ont constaté que cette proposition était principalement motivée par des aspects économiques, sans prendre en compte les réalités industrielles. La solidarité entre les différentes catégories de travailleurs et travailleuses a permis de préparer des questions, des réponses et des refus face à la direction.  

Les négociations ont rapidement tourné court, la direction refusant de dépasser le cadre légal. En réponse, les délégué·e·s ont organisé plusieurs assemblées du personnel et des mouvements au sein de l'entreprise pour obtenir un plan de départ équitable. Des réunions sur le terrain ont été organisées pour expliquer en détail les propositions et les procédures de grève. Les retours réguliers sur les réponses de la direction et le contenu des négociations ont permis de maintenir une dynamique positive. Le personnel de Thales a soutenu ses délégué·e·s tout au long du processus, avec une participation plus importante qu’attendue.  

Représentativité   

Dans le personnel de Thales, les femmes sont majoritaires, ce qui est inhabituel pour une entreprise industrielle. Les négociations ont cherché à éliminer les discriminations entre personnel féminin et masculin, notamment sur les crédits-temps et congés parentaux. Contrairement aux restructurations précédentes, il n'a pas été possible de voir des vagues de licenciements uniquement féminines. Les propositions des représentant·e·s ont permis de gommer les différences de genre et entre statuts.  

Humainement, le front commun a débouché sur une participation large des participantes. Francesca, récemment élue, a trouvé les formations suivies très utiles. Isabelle, déléguée cadre, a apprécié la pertinence des réflexions des nouveaux arrivants, ce qui a permis de pousser tout le monde vers le haut.  

L’avenir de la loi Renault   

Bien que la procédure Renault ait été utile pour défendre les intérêts des travailleurs et des travailleuses, les délégué·e·s demandent plus de transparence de la part de la direction. Peu de questions posées ont reçu des réponses complètes et précises. Les alternatives proposées par le personnel n'ont pas été suffisamment prises en compte. Des aménagements de fin de carrière ou des types d'organisation différents auraient pu sauver plus d'emplois. Malgré tout, le nombre de licenciements a été réduit de 115 à 91 grâce aux efforts des déléguées.  

Les délégué·e·s soulignent l'importance du rôle des syndicats dans la défense de l'emploi industriel, surtout face aux défis futurs. Ils reconnaissent que c'est en créant un conflit et non en l'évitant que l’on arrive à une bonne négociation. Dans le contexte général des prochains mois, avec le nouveau gouvernement belge, l'arrivée de Trump et l'exposition du secteur industriel aux aléas internationaux, les organisations de représentation des travailleuses auront beaucoup de pain sur la planche pour continuer à défendre l'emploi industriel.