Licenciements à la fondation Jourdan (maison de repos, cpas Etterbeek)
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La CGSP et la CSC SP ont appris avec stupéfaction la volonté du CPAS d’Etterbeek de mettre fin au contrat de potentiellement 26 emplois temps plein (22 travaillant dans les soins et quelques travailleurs logistiques) en raison de la fermeture d’un des deux sites de la maison de repos, la Fondation Jourdan. Le site Baron Lambert ferme ses portes suite à quoi le CPAS procède à une réorganisation de sa maison de repos, entrainant des fins de contrats dans un contexte extrêmement vague et sans que l’autorité a, à ce jour, fournit des informations concrètes aux travailleurs.
Grand était notre étonnement que suite à cette fermeture, le CPAS nous a spécifié que « les agents concernés par le licenciement ne seront pas uniquement ceux affectés à Baron Lambert étant donné qu’il n’y a pas de volonté de mettre fin aux contrats de bons éléments ». En effet, l’autorité souhaite profiter de la fermeture du site Baron Lambert pour mettre en place une analyse sur différents critères, avec effet rétroactif à partir de 2022, afin de décider quels travailleurs sont des « bons éléments » (sic), et logiquement quels travailleurs ne le sont pas. Nous ajoutons à ceci que non seulement des critères déterminés par le CPAS sont peu objectivables (« l’assiduité au travail sur les années civiles 2022, 2023 et 2024 »), mais l’autorité envisage également de faire référence à « la qualité des prestations à l’époque de l’évaluation », là où certains travailleurs nous informent qu’ils n’ont tout simplement pas été évalué depuis plusieurs années déjà.
En toute logique chacun peut être amené à se poser des questions sur la neutralité de l’autorité. Les travailleurs pourraient au vu des arguments de l’autorité se demander s’il n’existe pas déjà une liste de travailleurs dont elle souhaite se séparer et pour qui elle constituera des dossiers en amont afin de motiver la décision qu’elle a déjà prise.
Enfin, les infirmiers.ières pourront potentiellement être repris par un autre CPAS, mais on ne peut nous le garantir, ni sous quelles conditions, ni nous communiquer le nom du ou des CPAS concernés ; et aux autres travailleurs, l’autorité souhaite présenter une convention de rupture de commun accord ce qui engendrera un motif de « réorganisation » sur leur C4 ce qui ne devrait pas les pénaliser d’après l’autorité au niveau de l’ONEm. Toutefois, les travailleurs qui refuseront de signer une telle convention seront licenciés sur base d’éléments que l’autorité appelle « objectivables », et qui risqueront de les pénaliser au niveau de leur indemnité de chômage. Nous estimons par conséquent que l’autorité place les travailleurs devant une forme de chantage inacceptable : ou ils acceptent de signer la convention et ils auront droit à des indemnités de chômage, ou ils seront licenciés avec pénalité potentielle à l’appui.
Face à ce manque de respect et d’informations concrètes, des travailleurs ont souhaité organiser un arrêt de travail ce vendredi, 14 février 2025, pendant la concertation syndicale légalement prévue entre l’autorité et les organisations syndicales, de 8h30 à 10h devant la maison communale (avenue des Casernes 31/1 à 1040 Etterbeek), afin de manifester leur mécontentement face à cette volonté de l’autorité. Le CPAS a toutefois envoyé une note de service en interne mettant en cause le droit de grève en dehors de toute forme de réquisition légale. Il est peu étonnant que, faisant face à un licenciement potentiel, bon nombre de travailleurs a peur de se mobiliser. La CGSP et la CSC SP condamnent cette attaque de l’autorité, et ne manqueront pas de représenter les travailleurs lors de la concertation prévue. Nous retournerons ensuite vers les travailleurs et décideront ensemble des suites qu’ils estimeront devoir prendre pour dénoncer l’attitude des autorités.
La CGSP et la CSC SP appellent les autorités à reconsidérer les décisions dans ce dossier et, pour ne pas que la concertation syndicale soit réduite à un simple simulacre, demandent que l’autorité ne mette pas fin à la concertation. Nous demandons le temps d’approfondir les nombreuses questions et inquiétudes des travailleurs et éviter ce bain de sans social.