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Les livreurs d’Uber (Eats) en grève

©Shutterstock

La presse relaie régulièrement des évolutions positives sur les droits des travailleurs de plateforme. Bien que de nombreuses décisions aillent en ce sens, sur le terrain, rien ne change car les plateformes refusent d’appliquer la loi. Face à cette situation, le seul recours des livreurs est la grève.  

On entend régulièrement dans la presse que les travailleurs de plateforme, et plus particulièrement les livreurs de repas bénéficieront enfin des droits normaux des travailleurs. En effet de nombreuses évolutions vont dans ce sens : une nouvelle loi belge en vigueur depuis début 2023 ; la décision de la justice, en appel, dans le procès Deliveroo fin 2023  ; une directive européenne finalement approuvée début de cette année  ; et les différentes décisions de la Commission Relation de Travail qui, encore très récemment, a décidé que des livreurs prestant pour Uber Eats devaient être requalifiés en travailleurs salariés, et bénéficier dès lors de tous les droits des travailleurs. 

Malgré tout cela, rien ne change concrètement sur le terrain, parce que les plateformes concernées refusent tout simplement d’appliquer la loi et ces décisions. Les livreurs sont toujours payés « à la livraison », pour un montant dérisoire (en général 4,42€ par livraison, quelle que soit la distance parcourue et le temps d’attente au restaurant ; en moyenne une livraison prend un peu plus de 30 minutes), n’ont pas droit à la Sécurité sociale et n’ont aucun des droits normaux des travailleurs (pas de congés-payés, pas d’intervention en cas de maladie ou d’accident du travail, pas de droit au salaire minimum, ni même à l’indexation de leur rémunération, pas de sursalaire pour travail de nuit, un jour férié ou un dimanche, etc.). 

Les livreurs en ont marre d’être des parias. 

Deux points les révoltent particulièrement. D’une part, leur rémunération déjà misérable n’a pas augmenté depuis que les plateformes sont actives en Belgique (8 ans), et pourtant il y a eu une sérieuse inflation. Il est clair que les plateformes jouent à les mettre en concurrence : comme il y a un afflux constant de travailleurs précaires qui n’ont pas d’autre choix que de faire ce travail, il n’y a aucune raison pour elles d’augmenter leurs rémunérations. 


 

D’autre part, les livreurs vivent dans la hantise qu’un matin, voulant se connecter à l’application, ils découvrent en avoir été exclus. Les déconnexions sont automatisées (basées par exemple sur des évaluations de la rapidité d’exécution, dont personne ne connaît les critères exacts, ou sur des plaintes de clients crus sur parole), et les travailleurs ne peuvent même pas se défendre. Leur seul contact avec la plateforme est souvent un « Chatbot » (robot répondeur automatique). 

Ils sont partis en grève les 30 avril et 1er mai derniers (le 1er mai, pour eux, n’est pas un jour férié, mais un jour de travail normal !). Pendant ces deux jours, les livreurs se connectaient à l’application mais refusaient de prendre les ordres de livraison. Plusieurs piquets volants ont aussi fait le tour des restaurants les plus populaires, pour leur demander de se déconnecter de la plateforme en solidarité et pour convaincre les livreurs non-grévistes de rejoindre le mouvement. 


Leurs revendications s’adressent aussi aux autorités : comment se fait-il que malgré les décisions de justice et les annonces politiques, rien ne soit fait concrètement pour obliger les plateformes à respecter la loi et respecter leurs livreurs ? 

La CSC (particulièrement la CNE et United Freelancers) organise les livreurs dans leur combat depuis 2017. C’est un combat essentiel, bien sûr pour ces travailleurs, mais aussi pour nous tous, car on ne peut pas accepter que de telles conditions de travail perdurent, voire s’étendent à d’autres secteurs. Le « travail à la tâche sans droit ni Sécurité sociale », c’est du passé et ça doit le rester !