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L'édito de Felipe Van Keirsbilck après les élections politiques: "Une défaite, deux soulagements, trois responsabilités"

Quelques semaines après les élections régionales, fédérales et européennes du 9 juin 2024, Felipe Van Keirsbilck, le Secrétaire générale de la Centrale nationale des employés, tire de premières conclusions de la victoire de la droite et de la défaite de la gauche. 

On a voté et nous avons perdu. 

Qui « nous » ? La classe travailleuse : tous ceux et celles qui n’ont ni château ni fortune, qui pour faire vivre leur famille ont besoin de salaires, de Sécu et de bons services publics… Et besoin d’organisations pour se défendre face au pouvoir de l’argent. Nous avons perdu parce que les partis qui vont gouverner (en tout cas MR & N-VA, comme sous Charles Michel) sont ceux qui ont bloqué les salaires, coupé dans la Santé et la Sécu et ont soutenu le retour à l’austérité. Et qui s’attaquent aux travailleurs et à leurs organisations sur l’air de « on a été élus, maintenant on décide comme on veut ». 

De cette défaite il faut identifier les (deux) responsables. Mais d’abord, soulignons deux petits soulagements. 

En Wallonie et à Bruxelles, l’extrême-droite raciste et antidémocratique échoue une nouvelle fois : zéro élu dans aucun parlement. Bien sûr, les idées d’extrême-droite ont pénétré beaucoup d’esprits et de partis et nous devons continuer à nous méfier du poison de la division et de la haine. Mais réjouissons-nous : l’extrême-droite a réuni encore moins de voix que l’ensemble des petits partis racistes il y a 5 ans. Ils prétendent aimer les traditions ? Nous leur avons rappelé, qu’en Wallonie et à Bruxelles, la tradition, c’est l’hospitalité et la générosité ! 

Deuxième point positif à ne pas oublier : même si les résultats sont mauvais, nous avons eu des élections libres et pacifiques. On y ment beaucoup, mais on n’y tue personne. Dans la majorité des pays du monde, le vote est menacé par des intimidations, des trucages et de la violence (vous avez aimé Trump 2020 ? Préparez-vous à Trump 2024…) 

Cela dit, cette situation nous place devant 3 responsabilités. 


D’abord, il faudra faire entendre aux partis supposés défendre notre classe et nos intérêts que si nous regrettons la victoire du parti de la bourgeoisie, nous ne sommes pas surpris de leur déroute. Un parti qui va dans un gouvernement est toujours lié par deux pactes : l’un avec sa coalition, l’autre avec ses électeurs. PS et Ecolo ont respecté le premier (pas touche à « Saint Vivaldi ») au prix du second. Dans le conflit Delhaize, face à la loi de blocage des salaires, aux besoins de bras dans le secteur des soins et de justice écologique contre les grands pollueurs, face au drame de nos collègues sans-papiers, ils n’ont pas fait la différence. Ils nous disent « sans nous, ce serait pire »... Ok : est-ce qu’on peut savoir quand ce sera mieux ? Quant au PTB, faute d’entrer dans un gouvernement, il ne change pas grand-chose à nos vies... 

« J’voudrais bien mais j’peux point » : ce refrain d’Annie Cordy ne fait pas un bilan enthousiasmant. S’ils veulent un jour retrouver la confiance de notre classe, il faudra qu’ils arrivent à faire front plutôt qu’à s’invectiver entre eux. Personne ne veut choisir entre justice sociale et écologique. Personne ne veut être coincé entre des idées justes (mais qui ne vont pas gouverner) et « juste gouverner » (au prix de ses idées). 

Deux : il faut nous regarder nous-mêmes. Réfléchir à ce que nous aurions dû faire mieux. Que des collègues aient voté avec leur colère, leur frustration ou leur dégoût, on peut le comprendre, mais pas s’y résigner. Avons-nous bien fait notre travail ? N’est-ce pas aussi le rôle du syndicat de montrer les intérêts réels cachés derrière les discours poujadistes ? Quand le MR s’en prend aux malades, aux étrangers, aux chômeurs, que veut-il vraiment ? Appauvrir les uns, fragiliser les autres, c’est pour enrichir qui ? 


Trois : les grands patrons ne cachent pas leur joie. Comme sous le précédent gouvernement MR-NVA (2014-2019), ils seront dans un fauteuil pour faire passer leurs intérêts à nos dépens. Travailleurs, délégués, syndicat : nous devrons donc nous défendre et plus que jamais être solidaires et organisés. Nous aurons besoin d’intelligence, de courage et de solidarité. Qui « nous » ? Vous. Et nous. Ensemble.