GARE DU MIDI, un train peut en cacher un autre

Fin 2017 se confirmait une volonté de Monsieur Jambon de « réformer » la police des chemins de fer.
En effet, l’ensemble des unités ont été depuis « réorganisées ». De postes mères à postes satellites, les appellations vont bon train (sans mauvais jeu de mots). Une réorganisation nommée « respécialisation » ! Une mesure qui devait d’emblée amener une révision de la circulaire ministérielle du 15.04.2002 concernant la responsabilité des autorités administratives et la répartition des tâches entre les services de police en matière de sécurité dans les chemins de fer.
Pourtant… RIEN! Á ce jour cette circulaire est toujours d’application !
Mais sur le terrain d’action de cette direction de la police administrative, les changements se mesurent en nombre et pèsent quotidiennement sur les membres du personnel et de facto sur la qualité du travail opérationnel. Des objectifs qui devraient répondre aux obligations sécuritaires sur le domaine ferroviaire.
Alors que récemment des opérations d’ampleur ont été menées à la Gare du Nord et à la Gare du Midi, nous ne pouvons qu’en conclure que c’est l’arbre qui cache la forêt.
Si vous prenez le train ? A quand remonte la dernière fois où vous avez croisé une équipe de la police des chemins de fer ? Bizarre, le redéploiement devait augmenter cette visibilité.
Vous voyagez dans le sud du pays, croisez-vous encore du bleu dans les gares principales ?
Á Namur, capitale de la Région Wallonne et première gare de celle-ci, le nombre de policiers a fondu comme neige au soleil.
A titre d’exemple, pour la région Est (car oui on régionalise déjà à la police fédérale) qui reprend les postes de Liège, Namur et Luxembourg, ce sont 69 policiers qui sont prévus pour gérer ce vaste territoire… Concrètement, il en manque 13 soit près de 20% de capacité en moins!
En plus du manque d’effectif criant et afin de couvrir le territoire, ce sont des milliers de kilomètres qui sont parcourus en véhicule dans le cadre de déplacements administratifs à l’heure des économies et du respect de l’environnement !
Est-ce tout ? NON, les bâtiments également font défaut. A Charleroi (Poste mère) l’excellente organisation entre la SNCB et la police fédérale a carrément oublié de prévoir des locaux afin de loger les policiers en charge du réseau !
Et nous ne parlons pas du nombre de véhicules à disposition, des problèmes de cellules qui obligent les agents à effectuer des déplacements dangereux et inutiles avec des détenus dont la loi prévoit pourtant de valoriser le respect de la discrétion.
Pourtant le 09 mars 2023, une résolution visant à renforcer la police des chemins de fer a été prise par la chambre des représentants mais où en est-on ?
Encore récemment, dans la presse, le politique annonçait la création d’un commissariat au sein de la Gare du Midi. Tiens tiens, alors que la réforme patine, alors que le personnel manque, alors que les infrastructures ne sont pas adaptées, une nouvelle annonce tombe…
La CSC Police dénonce à nouveau l’état de déliquescence dans lequel se trouve l’ensemble de la Direction de la Police des chemins de fer et les conditions dans lesquelles le personnel doit œuvrer pour la sécurité du citoyen.