Les nouvelles mesures en matière de pension continuent de tourner autour du pot

La CSC prend connaissance des nouvelles mesures du gouvernement en matière de pensions. Il est clair qu’il s’agit avant tout d’une opération visant à sécuriser les moyens européens en faveur de la relance. Il est fortement regrettable que les travailleurs des secteurs publics et le personnel enseignant risquent d’en payer le prix. La CSC demande aux pouvoirs publics de prendre leurs responsabilités d’employeurs, et d’entamer rapidement une dynamique de concertation.

Dans le même temps, la CSC voit aussi quelques points positifs dans les nouveaux plans en matière de pensions. La CSC a dénoncé auprès du gouvernement l’injustice qui frappe les petites pensions complémentaires, qui sont réduites à néant par les effets de la fiscalité. 

Cette injustice va être corrigée. Le gouvernement déclare vouloir enfin mettre en œuvre les accords conclus à ce sujet en 2021 entre les interlocuteurs sociaux.  

La CSC continuera à dénoncer le fait que l’instauration de la condition de 20 ans de carrière pour le droit à une pension minimum touche les femmes de manière disproportionnée. La CSC constate néanmoins avec satisfaction que cette condition de carrière effective est légèrement assouplie par des assimilations supplémentaires couvrant des périodes d’écartement préventif, de repos de maternité converti, de congé de naissance, de congé d’adoption, de congé d’accueil, de congés thématiques… 

La CSC souligne toutefois qu’il reste des imperfections en termes d’assimilation. Ainsi, les emplois de fin de carrière, par exemple, ne sont toujours pas assimilés.

Enfin, force est encore de constater que ces nouvelles mesures en matière de pension continuent de tourner autour du pot. Le gouvernement Michel avait décidé de relever l’âge de la pension à 67 ans et de renforcer les conditions en matière de pension anticipée. Aucune compensation n’est prévue jusqu’ici. S’il faut travailler toujours plus longtemps, des mesures doivent être prises afin d’améliorer fondamentalement les conditions de travail.

Trop d’emplois sont aujourd’hui intenables et rendent les travailleurs malades. Un bonus pension ne résout pas ce problème. En outre, il n’est toujours pas question d’une uniformisation des conditions de carrière pour la pension anticipée. Une personne qui a commencé à travailler avant l’âge de vingt ans ne peut toujours pas prendre sa pension anticipée après 42 ans de carrière. Et si le gouvernement parle de la viabilité financière des pensions, cela doit impliquer avant tout de disposer de moyens pour garantir le niveau de vie des pensionnés. Et là aussi, nous restons sur notre faim.