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Comprendre sa fiche de paie

Elle tombe tous les mois et vous l’attendez avec impatience : c’est votre paie ! Derrière le montant mensuel qui arrive sur votre compte en banque, il y a la fiche de paie, que votre employeur est légalement obligé de vous remettre, avec des chiffres que nous allons décrypter ensemble.

 

En général, toutes les fiches de paie présentent la même structure.

En premier lieu (encadré vert), on retrouve une section qui reprend les éléments essentiels de la relation de travail : identité, régime fiscal, statut, régime de travail, commission paritaire (CP), etc. La rémunération brute de base y est également indiquée. Cela permet de vérifier que celle-ci ait bien évolué, en cas d’indexation ou d’augmentation conventionnelle de votre salaire. Dans notre exemple, Jeanne Haliz est employée dans une entreprise de la CP 200 avec une rémunération brute mensuelle de 3.127,08€.

En deuxième lieu (encadré orange), figure le récapitulatif des prestations effectuées pendant le mois concerné : les jours et/ou heures de travail, mais aussi d’absence (vacances, maladies, etc.). Cela permet de vérifier que vos prestations ont bien été prises en compte, mais également que vos droits en matière d’absences rémunérées sont respectés (pécule de vacances pour les congés, salaire garanti pour le premier mois de maladie, etc.). Jeanne Haliz a travaillé 17 jours complets pendant le mois d’avril. Le lundi 10 avril était férié et elle a été malade durant 2 jours avec salaire garanti.

En troisième lieu (encadrés rouges), se trouve le passage du salaire brut au salaire net. Il s’effectue en quatre étapes.

Séparation

La première étape est de déterminer le salaire brut, qui se compose de la rémunération et des avantages extralégaux soumis aux cotisations de sécurité sociale (ONSS). Jeanne Haliz dispose, en plus de sa rémunération mensuelle de 3.127,08€, d’un ordinateur qu’elle peut utiliser à des fins privées. La valeur de cet avantage en nature est fixée fictivement à 6€ par mois (72€ par année). Le total du salaire brut est de 3.133,08€.

La deuxième étape consiste à prélever les cotisations de Sécurité sociale, qui équivalent à 13,07% du salaire brut. En plus des cotisations du travailleur, et même si cela ne se retrouve pas sur la fiche de paie, l’employeur paie des cotisations sociales patronales, au taux de 25%. Cet argent finance la Sécurité sociale, c’est-à-dire les soins de santé, les pensions et l’assurance- chômage, notamment. Pour certains travailleurs à faible revenu, la cotisation ONSS est diminuée, avec une réduction d’autant plus importante que le salaire brut est faible. C’est le système du bonus à l’emploi. Votre fiche de paie mentionne ce montant si vous y avez droit (actuellement il faut gagner moins de 3.022,28€ brut, mais ce montant évolue avec l’indice des prix à la consommation). Les cotisations ONSS dues par Jeanne Haliz sont de 409,49€ (13,07% de 3.127,08€). Comme son salaire est élevé, elle n’a pas droit au bonus à l’emploi.

La troisième étape est de calculer la rémunération imposable. Après avoir enlevé les cotisations sociales, il faut ajouter les éventuels avantages extralégaux non soumis aux cotisations ONSS mais bien aux impôts. Cette rémunération imposable est soumise au précompte professionnel (PP), qui est une avance sur impôts et qui varie selon le montant de la rémunération, l’état civil, la situation familiale, entre autres. Cette somme sert à financer les services publics : écoles, trains, justice, etc. Jeanne Haliz dispose d’une voiture de société. Il s’agit d’un avantage exonéré de cotisations ONSS mais soumis aux impôts. Il faut donc ajouter une valeur pécuniaire fictive pour représenter cet avantage, qui s’obtient en utilisant une formule légale. Ici, il s’agira de 165,65€ par mois, de sorte qu’on arrive à une rémunération imposable de 2.889,23€, sur lequel sera prélevé le PP (644,57€).

Pour obtenir le salaire net à payer, il reste à ajouter ou à soustraire certains éléments au montant obtenu à l’étape 3. Doivent être ajoutés (« divers plus »), les avantages extralégaux qui ne sont ni soumis aux cotisations ONSS ni à l’impôt ou encore les remboursements des frais à charge de l’employeur. A l’inverse, doivent être soustraits (« divers moins ») la cotisation spéciale de Sécurité sociale, la valeur des avantages en nature qui ont été ajoutés fictivement, et la contribution personnelle aux titres-repas, assurances, etc. On obtient alors le salaire net qui sera versé sur votre compte en banque. Jeanne Haliz est indemnisée à hauteur de 20,37€ par mois par son employeur pour son abonnement de train. Il s’agit d’un avantage qui est exonéré d’impôts et d’ONSS. Elle a en outre été remboursée pour les kilomètres effectués dans le cadre de ses fonctions (75€ pour le mois d’avril). Il ne s’agit pas de rémunération, mais d’un remboursement par l’employeur de frais qui sont normalement à sa charge. Enfin, Jeanne Haliz doit payer une cotisation spéciale de Sécurité sociale s’élevant à 20,64€, tandis que sont soustraites les valeurs qui avaient été fictivement ajoutées pour chiffrer les avantages en nature correspondant à l’utilisation d’un ordinateur (6€) ou d’une voiture de société (165,65€).

En conclusion, du brut au net, c’est un passage par la solidarité ! On imagine que cela ne vous fait pas plaisir a priori de mettre votre argent dans une caisse commune (Etat et Sécurité sociale) et que vous préféreriez avoir tout en net. Pourtant, c’est le système le plus juste et efficace : chacun contribue selon ses moyens pour que tout le monde puisse bénéficier du meilleur service possible ! Les hauts salaires contribuent plus que les bas et tous ont accès au même service public de qualité. Sans cet argent dans les caisses communes, pas de soin de santé, pas de pension publique, pas d’école ou route publique… Aujourd’hui, les nombreuses formes de rémunération détournées qui esquivent les contributions permettent d'importantes économies aux entreprises. L’ensemble des travailleurs y perd : moindre remboursement des frais de santé, menaces sur les pensions, etc. Les seuls bénéficiaires sont les actionnaires à travers les employeurs et les compagnies d’assurances et autres fonds de pension qui lorgnent le jackpot de la privatisation de la Sécu.

 

Bénédicte Canivez