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Régularisation des sans-papiers : tout le monde y gagnerait !

Les travailleurs sans-papiers ont été les premiers à déconfiner la colère sociale pendant la pandémie. Face au silence du gouvernement, 470 sans-papiers ont alors entamé une grève de la faim. Un accord a finalement été trouvé. Mais celui-ci est injuste et insuffisant. Seule la régularisation des sans-papiers selon des critères objectifs serait satisfaisante. Il en va de l’intérêt de tous les travailleurs, avec ou sans papiers !  Explications avec Pietro Tosi, animateur au MOC Bruxelles.  

Ê tre travailleur sans-papier, c’est créer de la richesse, mais sans contrat de travail et donc sans aucun droit. Encore plus exploités sur le marché de l’emploi par des patrons avares, les sans-papiers furent également parmi les plus exposés à la crise sanitaire. Exclus du chômage corona, ils ont continué à travailler sans protection, avec un risque élevé d’attraper le covid. Ce n’est pas pour rien qu’ils ont été les premiers à retourner dans la rue. " Dès le 20 avril s’est tenue une première action dans l’espace public pour dénoncer le silence du gouvernement. En front commun syndical et avec plusieurs associations, on a lancé la campagne « Contre le virus, la régularisation c’est maintenant ». Etant donné la situation exceptionnelle et la fermeture des frontières, nous réclamions un séjour temporaire renouvelable comme il a été mis en place au Portugal par exemple " explique Pietro Tosi.  


Les sans-papiers sont avant tout des travailleurs 

Cette campagne a permis de rendre visible la lutte des sans-papiers. Deux propositions de loi plaidant pour la mise en place d’une commission indépendante qui trancherait les régularisations sur base de critères objectifs ont été déposées au Parlement. Celles-ci ont malheureusement été rejetées. Les méthodes traditionnelles de revendications épuisées, 470 sans-papiers ont dès lors opté pour une grève de la faim en mai. "L'union pour la régularisation des sans-papiers a occupé l’église du Béguinage et deux locaux de l’ULB et de la VUB. Il s’agissait d’une occupation politique et revendicative. La CSC a fait un excellent boulot pour mettre en avant l’identité de travailleurs des sans-papiers " poursuit Pietro. " Un mouvement de solidarité s’est créé dans tout le pays. La presse nationale et internationale s’est réveillée et a mis la question des sans-papiers sur le devant de la scène. Cela a mis beaucoup de pression sur le gouvernement et sur Sammy Mahdi (secrétaire d’Etat CD&V à l’Asile et à la Migration) en particulier. Le gouvernement Vivaldi a d’ailleurs échappé de peu à une grande crise politique ". 


Un accord insuffisant : le mouvement repart !  

Finalement, un accord mitigé et insuffisant a été trouvé. " Un médiateur a été convoqué pour mettre en place une zone neutre. Un service juridique et un réseau d’avocats bénévoles ont été mis à disposition des grévistes " détaille notre interlocuteur. En revanche, la logique discriminante et arbitraire restera toujours dominante :  
" L’accord ne porte pas sur le nombre de régularisations. Le gouvernement va donc devoir trier qui sera expulsé et qui pourra rester. Cela a déçu les sans-papiers. Ils furent des milliers à rejoindre la zone neutre afin d'être régularisés. Mais cette zone neutre était uniquement réservée aux grévistes " poursuit Pietro Tosi. Par conséquent, un bâtiment de la KBC à Molenbeek est occupé depuis le mois d’août. En outre, une campagne We are Belgium too a été lancée. 50.000 signatures ont été récoltées, notamment grâce à l’appui du front commun syndical. Lequel participera également à une manifestation qui se tiendra le dimanche 3 octobre à 14h devant la gare du Nord de Bruxelles pour faire entendre la voix des travailleurs sans-papiers.  
 
 
Antoine Arnould 
 
 

La régularisation :  une affaire syndicale !  

La CNE soutient les occupations des travailleurs sans-papiers et défend leur régularisation via des critères objectifs. Il en va de l’intérêt de tous les travailleurs ! Le recours à de la main d’œuvre hyper bon marché - parce que sans aucun droit - et la mise en concurrence entre les travailleurs ne profitent qu’aux employeurs. Au même titre que le travail au noir fait pression sur les conditions de travail et sur les salaires de tous les travailleurs. Enfin, augmenter la quantité de main d’œuvre et de salaire brut payé par les patrons permet de financer la Sécurité sociale. L’accès à des papiers - et donc au travail légal - est donc central pour la CNE.