Amendes contre Ladbrokes : 265 travailleurs sur la sellette !

à propos des paris sportifs virtuels proposés dans les agences. Une décision qui inquiète les syndicats, qui rappellent que plus de 250 travailleurs seraient impactés par la cessation de cette activité !
Le vendredi 23 février, la DH annonçait le jugement rendu par Président du Tribunal de Commerce : 50.000€ d’astreinte par journée durant laquelle les paris sportifs virtuels seraient maintenus dans les agences Ladbrokes, avec un plafond à 10 millions d’euros. Le jugement, rendu le 15 février, donne gain de cause à l’entreprise Rocoluc, concurrent direct de Ladbrokes, en condamnant les paris sportifs virtuels proposés depuis plusieurs années par l’entreprise et tolérés par la Commission des Jeux de Hasard.
Les syndicats tiennent tout d’abord à rappeler le contexte général dans lequel cette activité a été déployée. Ladbrokes a entamé les paris sportifs virtuels sur base d’un accord conclu avec la Commission des Jeux de Hasard, en attendant la mise en place d’un cadre légal et réglementaire adéquat. Ce cadre n’est hélas jamais arrivé, prolongeant la période de tolérance au-delà du raisonnable et mettant les concurrents de Ladbrokes dans une situation difficile alors même que Ladbrokes n’a jamais cherché à bénéficier d’une telle situation.
Le front commun souhaite mettre en avant une réalité volontairement ignorée jusqu’à maintenant : 265 travailleuses et travailleurs directs, tant en agence que dans les départements de support, gèrent cette activité au quotidien. Leur travail est directement lié aux paris sportifs virtuels. Pris en otage par des jeux de concurrence, les employées et employés sont depuis cette annonce dans une situation d’incertitude immense, suspendus aux solutions que Derby Ladbrokes pourrait trouver ou ne pas trouver face à ce jugement totalement disproportionné.
Les représentants du personnel au sein de l’entreprise, issus des trois syndicats, appellent à de la responsabilité dans l’arbitrage entre des entreprises concurrentes: on ne parle pas que de chiffres, on parle surtout d’emplois et de personnes.
Des courriers ont été envoyés en urgence vers les Ministres Denis Ducarme (Ministre des classes moyennes et PME), Koen Geens (Ministre de la Justice) et Willy Borsus (Ministre-Président de la Région Wallonne) ainsi qu’au Premier Ministre Charles Michel pour les inviter à adopter dans les plus brefs délais l’arrêté royal qui permettrait d’instaurer un cadre réglementaire pour l’exercice des paris sportifs virtuels. D’une part, cet arrêté permettrait à Ladbrokes de conserver les emplois menacés. D’autre part, cela rétablirait des conditions de loyale concurrence entre Ladbrokes et ses concurrents, en leur permettant de développer leur propres paris sportifs virtuels.
A l’heure où le gouvernement plaide pour le développement de l’emploi en Belgique et alors même qu’il est si difficile de créer de la valeur au bénéfice de l’économie belge, il est paradoxal de constater que le gouvernement se soucie si peu d’une situation qui pourrait conduire rapidement à la destruction de valeur économique et des nombreux emplois qui en découlent nécessairement.
Le front commun syndical appelle les Ministres à réagir rapidement en adoptant le cadre réglementaire nécessaire à une saine concurrence sur les paris sportifs virtuels, et ainsi rassurer les travailleurs quant à l’éventuelle cessation de cette activité.