Pourquoi devrait-on privatiser Belfius ?
La privatisation est une démarche de court-terme
Rendre Belfius au privé serait remettre la banque dans une logique de rendement immédiat. Tout nouvel actionnaire voudra évidemment renouer avec des pratiques de rendement élevé à court terme. Ce sont justement ces motivations qui ont conduit à la crise de 2008, dont nous payons encore le prix aujourd’hui.
La privatisation nuira aux intérêts des travailleurs
L’exigence de rendement et la digitalisation accélérée des métiers vont provoquer des drames sociaux dans le secteur des finances. En 20 ans, un emploi sur deux aura disparu. Une banque publique a la possibilité d’étaler l’effort sur une plus longue période.
Les employés de Belfius aujourd’hui, outre qu’ils sont peut-être protégés d’un scénario « à la ING », ont retrouvé la fierté de travailler pour une institution qui se reconnaît au moins partiellement une finalité citoyenne, en finançant les besoins des collectivités locales. Ils ne veulent pas se remettre au service des rapaces et des vautours de la grande spéculation.
La privatisation nuira aux intérêts des citoyens
Belfius aujourd’hui est la banque qui répond le mieux au besoin de financement des collectivités locales. Hôpitaux, crèches, maisons de repos, écoles… peuvent trouver un partenaire financier qui accepte de participer à des projets à rentabilité moindre. Une privatisation aurait comme conséquence inévitable d’aligner Belfius sur la concurrence, et d’augmenter le prix des services collectifs.
La seule motivation du gouvernement est idéologique
Le gouvernement prétend que l’Etat n’a pas de vocation à être banquier. Pourtant, c’est au gouvernement qu’il appartient de diriger les investissements vers le financement de projets socialement et économiquement durables. Le privé n’assurera pas que les flux financiers participent à l’intérêt commun. Si la volonté politique existe, le gouvernement possède en Belfius un outil opérationnel pour réguler la finance en Belgique.
Enfin, Belfius est aujourd’hui une institution rentable et saine qui assure à l’Etat une rente importante.
Aucun argument rationnel ne peut donc justifier le choix d’une privatisation de Belfius. Tant que Belfius est propriété de l’Etat, chaque citoyen de ce pays est plus riche de 500€. Nous ne voulons pas qu’on l’en dépouille !