Les syndicats belges et malgaches coopèrent pour renforcer les organisations syndicales

En outre, l'atelier a mis l'accent sur l'importance de replacer les débats sur la transition juste dans un cadre de droits des travailleurs qui inclut les droits des femmes travaillant dans les mines. La campagne des syndicats malgaches pour la ratification de la Convention 190 de l'Organisation internationale du travail (OIT) sur la violence et le harcèlement au travail a également été mise en avant. Des recommandations ont par ailleurs été adressées au gouvernement malgache pour qu'il mette en œuvre des lois nationales sur le travail, y compris le code minier, afin d’œuvrer à des conditions de travail décentes.

 

Parmi les participants figuraient trois dirigeants syndicaux de la CSCBIE et des travailleurs des mines de nickel-cobalt d'Ambatovy à Moramanga et Tamatave. Les mineurs sont membres de Syndicalisme et Vie des Sociétés (SVS). La CSCBIE et SVS sont toutes deux affiliées à IndustriALL Global Union. En parallèle de Madagascar, la CSCBIE soutient la diligence raisonnable en matière de droits humains dans la chaîne d'approvisionnement en Afrique subsaharienne et des efforts de développement syndical au Sénégal, notamment des initiatives innovantes en matière de recrutement d'affiliés. L'atelier a porté sur l'impact de la transition énergétique des économies très carbonées à des économies bas carbone sur les travailleurs et les populations locales à Madagascar, et de comment celle-ci peut représenter une opportunité pour renforcer les organisations syndicales. Les participants ont également fait remarquer que Madagascar est un producteur de minerais de cobalt, de nickel, d'ilménite et de chrome, qui sont quelques-uns des minerais essentiels à la transition énergétique. De plus, la valorisation de ces minerais a le potentiel de créer des emplois décents et de stimuler le développement économique de la plus grande île du continent africain.

 

L'atelier a insisté sur les efforts accrus afin de recruter davantage d'affiliés dans le syndicat. Par exemple, il a été recommandé aux syndicats de développer une stratégie d'organisation qui tienne compte de la dimension de genre, de lutter contre la discrimination à l'embauche des femmes et d'améliorer l'accès des femmes aux syndicats. Cette stratégie comprendrait également un salaire minimum vital, la fin des conditions de travail précaires pour les femmes et la réduction de l'écart de rémunération entre les hommes et les femmes.

 

En ce qui concerne la diligence raisonnable en matière de droits de l'homme, Jan Franco du secrétariat international de la CSCBIE, a déclaré : « C'est une approche que les organisations syndicales peuvent employer pour discuter des plans de transition juste. L'importance de la diligence raisonnable en matière de droits humains réside dans le fait qu'elle s'attaque aux violations du droit du travail le long des chaînes d'approvisionnement, qu'elle cherche à obtenir des dédommagements de la part des sociétés ou entreprises en infraction et que les tribunaux européens peuvent également être saisis de ces dossiers ». En mai, l'UE a approuvé la directive sur le devoir de vigilance des entreprises en matière de durabilité.

 

« La solidarité mondiale en matière d'organisation syndicale est essentielle à la coopération entre les syndicats du Nord global et du Sud global. Il donne au mouvement syndical la possibilité d'apprendre et de réfléchir à partir d'expériences menées dans des pays différents, très éloignés les uns des autres et pourtant déterminés à faire progresser les droits et les intérêts des travailleurs » a déclaré Paule France Ndessomin, secrétaire régionale Afrique subsaharienne chez IndustriALL.

Visionnez l'article original sur le site d'IndustriALL Global Union (EN).