Le CPPT, un espace où la parole des cadres doit être portée !
Parce les cadres, de par leur fonction, connaissent bien les problématiques liées aux risques psychosociaux, ils constituent le parfait candidat pour intégrer le Comité pour la Prévention et la Protection au Travail.
Le Comité pour la Prévention et la Protection au Travail (CPPT) est un des deux organes pour lesquels les élections sociales se tiennent tous les 4 ans. Cet organe a comme compétences la mise en œuvre de la législation sur le bien-être au travail (loi du 4 août 1996 et le code du bien-être au travail) pour l’ensemble des travailleurs. Cette législation impose à l’employeur la mise en place d’une politique de prévention des risques au travail. Pour ce faire, le législateur a considéré que les employés et les cadres ne devaient pas être différenciés dans la mise en œuvre des mesures de préventions. Lors des élections sociales, les cadres et les employés seront donc sur une liste commune.
Les compétences du CPPT portent sur 7 domaines :
- La sécurité au travail
- La protection de la santé du travailleur au travail
- Les aspects psychosociaux du travail
- L’ergonomie
- L'hygiène au travail
- L’embellissement des lieux de travail
- Les mesures prises par l’entreprise en matière d’environnement, pour ce qui concerne leur influence sur les points 1° à 6°
Souvent, il est dit que les cadres sont une catégorie à part des autres travailleurs avec moins de contraintes, par exemple en termes d’horaires, de présence sur le lieu de travail, etc. L’organisation du travail est individualisée avec des objectifs à atteindre. Cette individualisation du travail amène une série de risques pour la santé des cadres qui nécessitent parfois des réponses spécifiques. S'il n’y a pas de cadres repris dans le collège des employés, les questions spécifiques pourraient ne pas avoir de réponses adaptées vu le manque de représentants pouvant expliquer au mieux les problématiques et risques rencontrés.
Une analyse des risques
C’est ainsi que les problématiques liées aux risques psychosociaux sont fortement présentes dans cette catégorie de travailleurs. En effet, l’accélération du travail avec des horizons, pour atteindre les résultats, de plus en plus courts, la multiplication des réunions à distance qui s’enchaînent et ne permettent plus de faire le suivi ou de se déplacer (et donc de souffler) entre deux réunions augmentent, entre-autre, les risques d’épuisement professionnel. Souvent, le cadre en tant que responsable d’équipe, a lui aussi un rôle à jouer dans cette politique de prévention [1] , il est donc important qu’il soit aussi formé à ce rôle et à la dimension que cela représente.
La législation sur les risques psycho-sociaux (RPS), impose à l’employeur de mener, au minimum tous les 5 ans, une analyse des risques sur 5 facteurs :
- L’organisation du travail
- Le contenu du travail
- Les conditions de travail
- Les conditions de vie au travail
- Les relations de travail
De cette analyse, un plan d’action proposant des mesures de préventions aux regards des risques identifiés doit être élaboré et discuté chaque année pour voir son évolution au regard de la vie de l’entreprise (exemple : instauration du télétravail, réunions en distanciel, problématique de la déconnexion, etc.).
[1]Une étude germano-danoise montre un éclairage nouveau en matière de bien-être : https://www.lacsc.be/actualite/actualites-et-communiques-de-presse/newsdetail/2023/04/04/un-leadership-de-qualite-a-une-influence-certaine-sur-la-sante-mentale-des-travailleurs