Vos droits
bab449ae-2477-46b3-8fca-27c4c5741bd6
https://www.lacsc.be/vos-droits
true
Actualité
59ea6a04-d5cb-49bb-86bf-262457cb04b8
https://www.lacsc.be/actualite
true
Services
c7cddb17-187f-45c2-a0e2-74c299b8792b
https://www.lacsc.be/services
true
S'affilier
abbb02d8-43dd-44b5-ae75-3cd90f78f043
https://www.lacsc.be/affiliation
true
La CSC
c62ac78b-1aa2-4cb9-a33b-59e6fc085fb4
https://www.lacsc.be/la-csc
true
Contact
7f7bdd4f-c079-401e-a1bf-da73e54f00c2
https://www.lacsc.be/contactez-nous/pagecontact
true
Je m'affilie

Vie privée : La répartition traditionnelle des rôles a la vie dure

« Le congé parental ne suffit pas à briser le schéma classique »

On est encore loin d’une répartition égale entre hommes et femmes des tâches liées à la garde d’enfants. Pire : la société pousse toujours les jeunes parents à adopter la répartition classique des rôles. Telle est en tout cas l’expérience de Hans Elsen. Il y a six mois, il est devenu papa d’un petit Warre. « Au bout de trois semaines, j’étais à nouveau opérationnel, alors que ma compagne était de plus en plus contrainte d’adopter le rôle traditionnel de la mère qui s’occupe de son enfant. »

Un an plus tôt, Hans était en vacances dans le sud de la France avec des couples d’amis. « À l’époque, nous n’avions pas d’enfant, mais un couple d’amis bien. Ils nous ont expliqué que chez eux, en Allemagne, il existe une période de repos parental de quatre mois aussi bien pour le père que pour la mère. Cela permet de créer un équilibre. Chacun d’eux s’était successivement occupé seul de leur enfant pendant quatre mois. Chez nous, pour le père, cette période prend fin après quatre semaines. Et jusqu’il y a peu, elle n’en durait même que trois. »

Il existe pourtant un congé parental ?

Hans Elsen : « Les hommes qui le prennent pendant cette période se comptent sur les doigts d’une main. Non seulement l’allocation est très faible, à peine 800 euros, mais la plupart des hommes gardent ce congé de paternité pour en profiter plus tard, afin que leurs enfants ne soient pas obligés d’enchaîner les camps et stages divers pendant les vacances d’été. Le congé parental ne suffit donc certainement pas à briser la répartition classique des rôles entre hommes et femmes. »

Mais nous venons de loin. Il y a une vingtaine d’années, les pères n’avaient encore droit qu’à trois jours.

Hans Elsen : « C’est toujours ce que dit mon père (rires). Je ne veux pas en faire un conflit de générations, mais les temps ont changé. Avant, ma mère restait à la maison à mi-temps. Ça aussi, ça a changé. La société fonctionne aujourd’hui de telle sorte que deux revenus à temps plein sont nécessaires. Dans le cas contraire, il est impossible de payer les factures. Pourtant, la répartition des rôles reste inchangée. C’est toujours la femme qui s’occupe majoritairement de l’enfant, car elle est poussée dans cette direction dès quatre semaines après l’accouchement. Passée cette période, elle reste seule à la maison avec son enfant. Et à partir de là, tout s’enchaîne selon le schéma classique. Si on n’intervient pas au cours de cette phase initiale, rien ne changera. Si, comme en Allemagne, on doit s’occuper complètement de son enfant de manière autonome pendant quatre mois, il est réellement possible de s’épanouir dans ce rôle. »

La situation n’évolue-t-elle pas lentement dans la bonne direction ? 

Hans Elsen : « Je n’en suis pas si sûr. Quand, à l’occasion, j’’emmène mon fils à une consultation auprès de « Kind en Gezin » (le pendant flamand de l’ONE), je suis entouré uniquement de femmes. Même à Louvain, où j’habite, une ville qui a pourtant une image plutôt progressiste. Là aussi, il s’avère que peu d’hommes endossent un rôle équivalent dans la garde de l’enfant. Ce n’est par ailleurs pas un signe de mauvaise volonté : la plupart des hommes aimeraient assurément passer plus de temps avec leur enfant. Hélas, la répartition des rôles est profondément ancrée dans notre culture. Bien entendu, la nature pourrait également jouer un rôle dans cette histoire. Mais pas tant que cela. Il s’agit avant tout d’un schéma culturel très fort. Pour le briser, il faut plus de trois ou quatre semaines de congé de paternité. »

Jan Deceunynck

Votre centrale sur les réseaux sociaux