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Les troubles musculosquelettiques (TMS), tous concernés !

Les TMS (tendinite, lombalgie, syndrome du canal carpien, épicondylite, etc.) sont la deuxième source d’invalidité en Belgique derrière les troubles mentaux et du comportement (burn-out, épuisement professionnel, etc.).  

À la suite de combats syndicaux pour mettre en place des politiques de préventions des TMS dans les entreprises, un nouveau texte (AR du 24 mai 2024) vient d’être ajouté au code du bien-être au travail. Il rend obligatoire, par l’employeur, de mener une « analyse des risques ergonomie » de l’ensemble des postes de travail de l’entreprise ; ce qui n’était presque jamais fait sans cette contrainte. L’ergonomie au travail « est une approche visant à adapter le travail, y compris le poste de travail et l’environnement de travail, à l’humain en tenant compte de ses caractéristiques physiques, mentales, psychiques et sociales, et qui doit être appliquée dans tous les domaines du bien-être au travail ». Cette définition inverse le paradigme qui est souvent utilisé dans les entreprises de vouloir adapter le travailleur à la tâche à réaliser. 

+ PUBLICATION | Retrouvez cet article dans notre " Droit de l'employé de décembre 2024 "

 

Tous les métiers (manuels, physiques, sédentaires, etc.) peuvent être touchés par des TMS. Ceux-ci apparaissent progressivement et sont multifactoriels. Ils peuvent être :  


  • physiques/biomécaniques : comme un travail physique lourd (ex. : personnel d’entretien), port de charges lourdes, postures inconfortables (ex. : puéricultrice), tâches prolongées, position assise ou debout prolongée (ex. : caissière), et tâches qui doivent être répétées ou qui nécessitent une grande précision (ex. : graphiste) ;  
  • psychosociaux : comme une charge de travail excessive et une forte intensité du travail peuvent accroître les niveaux de stress des travailleurs, cela peut alors augmenter leurs tensions musculaires et leur sensibilité à la douleur. 

En outre, l’absence de contrôle (maîtrise) des tâches à accomplir ou de la manière ou du rythme auxquels elles doivent être accomplies, ainsi que le manque de soutien de la part de collègues ou du personnel d’encadrement peuvent également accroître le risque de TMS (exemple les travailleurs de call center). En effet, si les travailleurs se sentent soumis à une pression trop forte au travail, ils ne sont pas en capacité de prendre les mesures de précaution appropriées ou d’adopter des postures et des pratiques de travail sûres. C’est ainsi que des facteurs psychosociaux deviennent des facteurs de risques de TMS ;  

  • facteurs organisationnels : comme la façon dont le travail est organisé en termes de nombre d’heures de travail consécutives, de possibilités de faire des pauses, de cadences de travail et de diversité des tâches à accomplir. Tous ces éléments constituent autant d’aspects qui rendent les tâches physiques plus ou moins contraignantes. 
Les analyses de risques doivent être menées par le conseiller en prévention avec la participation active des travailleurs. Ce sont eux qui connaissent le mieux leur posture de travail et leurs contraintes. Si vous ne voyez rien venir, n’hésitez pas à interpeller vos représentants syndicaux ou à défaut le conseiller en prévention.  

+ Plus d’informations sur cette page : " Les troubles musculo-squelettiques, qu'est-ce que c'est ? "

« On pourrait me frapper, je ne le ressentirais pas  »  
Johanne Boca est infographiste et déléguée effective en DS et au CPPT du Botanique, le complexe culturel bruxellois. 
Comment se ressentent les TMS ? 

Ce n’est pas compliqué, ce sont toujours les mêmes mouvements que nous faisons. Personnellement, ce sont mon bras droit et ma main droite qui sont sollicités. C’est tellement devenu une habitude que cela se prolonge au niveau du cou et dans le dos. Comme je le dis, on pourrait me taper dessus que je ne le ressentirais pas. C’est lié au stress et aux mouvements répétitifs.   

Quelles mesures sont prises par l’employeur à ce niveau ? 

Actuellement rien n’a été mis en place. Au niveau de la délégation, nous allons créer un questionnaire par Teams pour que les travailleurs puissent s’exprimer afin de savoir ce qu’ils veulent améliorer.

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