Actualité sociale
20/11/2024
Groupe Emeis (ex Orpea): la direction supprime 150 emplois et met en danger la sécurité des résidents
Lors d’un conseil d’entreprise extraordinaire qui s’est tenu ce mardi 19 novembre 2024, le groupe Emeis (ex Orpea) a annoncé la suppression de 150 emplois, la vente de 5 maisons de repos (3 en Région wallonne et 2 en Flandre) et la fermeture de 2 résidences services (en Flandre). Auprès des travailleurs règnent la colère et la stupéfaction. Les organisations syndicales dénoncent le non-sens de cette décision ainsi que les méthodes de la direction. Un préavis de grève a d’ores et déjà été déposé.
Ces dernières années, les travailleurs d’Emeis ont traversé le Covid, affronté les conséquences du scandale ORPEA, géré avec dignité la fermeture de 10 résidences au sein du groupe en 2023, assumé la pénurie de personnel de soins et tout cela en continuant à assurer l’accompagnement des résidents et de leurs familles. Ils pensaient pouvoir souffler un peu. Manifestement, la direction du groupe a jugé que les nombreux sacrifices déjà consentis n’étaient pas suffisants. De plus, malgré de récents bons résultats, comme la progression du chiffre d’affaires (croissance de 9%) et un impact positif sur le déficit qui a été réduit de deux tiers, la direction souhaite à nouveau serrer la vis. Celle-ci a en effet annoncé en CE extraordinaire la mise en place d’un plan Renault et le licenciement de 150 membres du personnel, principalement en région bruxelloise et wallonne.
Au-delà de la violence de cette annonce, c’est aussi l’irresponsabilité des dirigeants qui choque. En tant que professionnels du secteur, nous avons le devoir vis-à-vis des résidents-habitants, de leur famille et des autorités, de garantir la sécurité des personnes vulnérables qui nous sont confiées. Par manque criant de personnel, nous nous trouvons déjà à l’heure actuelle dans une situation de travail chaotique, qui met en danger la qualité de vie et la sécurité des résidents. Les nouvelles coupes qui sont annoncées ne feront qu’empirer la situation.
Les travailleurs et leurs représentants syndicaux refusent de participer à un plan de réduction de l’emploi qui mettra davantage en péril la sécurité des résidents.
Le secteur des MRS en Belgique est confronté à un important manque de personnel, la décision de se séparer ainsi de travailleurs n’a aucun sens sauf celui du motif purement économique et des exigences de rentabilité dans un groupe commercial coté en bourse et devant verser, in fine, des dividendes aux actionnaires. Il serait temps de prendre exemple sur d’autres secteurs qui ne sont pas mis sous pression par des exigences actionnariales.
Suite à l’annonce, le front commun syndical a immédiatement déposé un préavis de grève et couvrira toutes les actions qui verront le jour. Les travailleurs sont déterminés à défendre leurs emplois, leurs conditions de travail et la sécurité des résidents.