Vos droits
bab449ae-2477-46b3-8fca-27c4c5741bd6
https://www.lacsc.be/vos-droits
true
Actualité
59ea6a04-d5cb-49bb-86bf-262457cb04b8
https://www.lacsc.be/actualite
true
Services
c7cddb17-187f-45c2-a0e2-74c299b8792b
https://www.lacsc.be/services
true
S'affilier
abbb02d8-43dd-44b5-ae75-3cd90f78f043
https://www.lacsc.be/affiliation
true
La CSC
c62ac78b-1aa2-4cb9-a33b-59e6fc085fb4
https://www.lacsc.be/la-csc
true
Contact
7f7bdd4f-c079-401e-a1bf-da73e54f00c2
https://www.lacsc.be/contactez-nous/pagecontact
true
Je m'affilie

Dossier - Delhaize

Après l’annonce de la franchise des magasins Mestdagh en janvier, le 7 mars dernier, Delhaize a annoncé sa volonté de franchiser ses 128 magasins intégrés. Dans le Commerce et ailleurs, la franchise apparaît très clairement comme étant une stratégie capitaliste qui permet d’augmenter la rentabilité des actionnaires sur le dos des travailleurs et des franchisés.

 

Delhaize fait du bénéfice

Delhaize est une entreprise multinationale qui va très bien. Delhaize Belgique a fait 350 millions de bénéfices entre 2019 et 2021. En 2022, le groupe Ahold-Delhaize a distribué près de 2 milliards d’euros à ses actionnaires. Sur dix ans, ce sont plus de 12 milliards qui sont partis dans leur poche. Cela représente 10.000€ par an par travailleur (en équivalent temps plein) dans le monde. La valeur boursière d’Ahold Delhaize a été multipliée par 2 et demi en 10 ans (elle dépasse aujourd’hui les 25 milliards d’euros).

Alors pourquoi Delhaize veut franchiser ses 128 magasins intégrés belges ? Officiellement, c’est pour répondre aux demandes des clients et « être plus agiles ». Dans la réalité, l’inflation, la crise et les prix de l’énergie mettent les marges de l’entreprise et du secteur sous pression. De plus, ces 20 dernières années, le nombre de magasins (franchisés) a explosé en Belgique. Mais, les clients ne dépensent pas plus parce qu’il y a plus de magasins.

Or, les actionnaires du groupe – des fonds spéculatifs – exigent de la rentabilité à tout prix. Le groupe a donc lancé un plan pour rétablir au plus vite ses marges : augmentation de prix pour les clients, mise sous pression des fournisseurs et un plan d’économies de 4 milliards sur 4 ans. Et où est-ce qu’on peut faire des économies ? Sur le dos des travailleurs ! C’est ce contexte qui explique le passage à la franchise.

La mise sous pression des travailleurs

Bien que les patrons de Delhaize répètent que la franchise n’aura pas d’impact négatif sur les travailleurs, nous savons qu’il n’en est rien. Au menu de la franchise : pertes d’emplois, diminution des conditions de travail et des salaires, augmentation des contrats précaires, disparition des droits des travailleurs à s’organiser collectivement.

Pertes d’emploi

La franchise va entraîner des pertes d’emplois conséquentes. Premièrement, parce que les magasins franchisés emploient moins de travailleurs que les magasins intégrés. Ainsi, un magasin franchisé de 2.000m² emploie 25 travailleurs contre 75 dans un magasin intégré. Ils comblent une partie de la différence avec du travail étudiant, moins cher. Ensuite, parce qu’il y a trop de supermarchés en Belgique, il y aura des faillites et donc des pertes d’emplois. Avec la suppression de 280 emplois au siège social, il s’agit en réalité d’un licenciement collectif déguisé. Enfin, de nombreux sous-traitants de Delhaize risquent aussi d’être impactés.

On pense par exemple au sous-traitant qui s’occupe du nettoyage des magasins intégrés et qui emploie, pour ce faire, 600 travailleurs. Ces pertes d’emploi à cause du passage à la franchise, les travailleurs de chez ING en ont fait les frais : depuis 1999, ING franchise petit à petit ses agences bancaires mais la banque a droit de vie ou de mort sur les indépendants franchisés. Depuis 2017, ING a décidé de fermer des agences bancaires et a diminué le nombre d’agences franchisées de 446 à environ 200.

Diminution des conditions de travail et des salaires

Passer à la franchise - que ce soit dans le secteur du Commerce ou dans le secteur bancaire - c’est changer de commission paritaire. Concrètement cela signifie une perte de salaire de 30% (salaires bruts, sursalaires pour heures tardives, les chèques repas et autres primes) pour travailler 1h30 en plus, en 6 jours au lieu de 5, en ce compris le dimanche. Les horaires ne sont connus que 5 jours ouvrables à l’avance, les congés d’ancienneté et le droit à 8 weekends libres par an sont supprimés, etc. 

On sait aussi que les franchisés, sans doute parce qu’ils n’ont pas d’autres choix pour être rentables, travaillent avec beaucoup de contrats précaires, comme des jobs d’étudiants et des flexijobs. De nombreux franchisés trichent aussi en ayant par exemple recours au travail au noir ou en ne respectant pas la loi sur les heures d’ouverture des magasins.

Absence de représentation collective

Enfin, dans les franchisés, les travailleurs n’ont pas le droit de s’organiser collectivement. Sans organisation collective, sans syndicat, les travailleurs sont seuls face au patron pour faire valoir leurs droits. En diminuant le nombre de travailleurs par magasin et en fragmentant les entités juridiques d’un même groupe, Delhaize veut diminuer le pouvoir des travailleurs qui s’organisent grâce à leur syndicat.

Votre centrale sur les réseaux sociaux