Sièges MR, PS et Ecolo : occupés !
Dans le prolongement des actions syndicales de 2022 sur les salaires et les factures énergétiques, nous avons occupé les sièges des trois partis francophones du gouvernement fédéral : MR, PS et Ecolo le lundi 6 février, avec plus de 200 militants syndicaux de la CNE et de la CGSP ALR Bruxelles (les délégués d’administrations) mais aussi avec des activistes écologistes.
Notre objectif était double. D’une part, nous voulions faire entendre notre colère face aux décisions politiques parce que nous les considérons, au mieux insuffisantes, au pire contraires à l’intérêt collectif. En effet, le gouvernement ne bloque pas les prix mais il bloque les salaires. Il ne s’attaque sérieusement ni à la spéculation, ni aux profits indécents des entreprises de l’énergie, ni aux fossoyeurs de notre écosystème. Les inégalités se creusent toujours plus entre les travailleurs et les détenteurs de capitaux.
Nous sommes face à une crise sociale aggravée par l’envolée des prix de l’énergie, et face à une crise climatique. La cause profonde de ces crises réside dans le système économique actuel parce qu’il est guidé par la recherche effrénée de profits à court terme, au détriment du bien-être collectif.
Dans le secteur énergétique comme dans les autres, les grandes entreprises dégagent des bénéfices records et versent des dividendes en milliards à leurs actionnaires. Alors que de plus en plus de travailleurs avec ou sans emploi ne parviennent plus à joindre les deux bouts.
Pour sortir de ces crises, il faudrait agir sur leur cause. Et ce ne sera possible qu’en changeant la manière dont on produit et dont on partage non seulement l’énergie mais aussi toutes les richesses.
Qu’est-ce qu’un œuf sur la moquette par rapport aux milliers de personnes qui doivent aujourd’hui choisir entre se chauffer ou se soigner, qui limitent leurs déplacements et leurs loisirs parce que, sous le gouvernement Verhofstadt II, MR et PS notamment, ont décidé de libéraliser le secteur énergétique plus encore que ce qu’exigeait l’Union européenne ? Il aura fallu une demi-heure peut-être pour enlever les factures énergétiques collées sur leur devanture mais combien de décennies nous faudra-t-il pour stopper les désastres sociaux causés par l’absence de transition énergétique ?
Evidemment, ce type d’action ne remplace pas mais vient en complément d’actions comme manifestations et grèves, seules capables de faire réellement changer le rapport de forces.
Myriam Djegham