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Les 5 magasins Intermarché by Mestdagh de Bruxelles à l’arrêt depuis ce matin

Depuis début janvier, Intermarché fait l’actualité, suite à se reprise de la master franchise ET de 100% de l’actionnariat de la SA Mestdagh. Minimum 2.000 travailleurs sont concernés dans ce dossier, et au moins 600 intérimaires de plus. Des travailleurs qui ont appris la semaine dernière que l’intention du nouvel actionnaire est de démanteler juridiquement l’entreprise et de céder les travailleurs à des indépendants, tout en leur garantissant au moment du transfert la majeure partie de leurs conditions de travail. Jusque-là, pour le commun des mortels, cela ne semble pas un problème en soi ! L’emploi semble maintenu au même « tarif », et c’est même une opportunité pour les clients qui se sont pressés depuis le 4 janvier pour profiter des réductions sur les produits Carrefour, puisqu’au 15 janvier, ils ne pouvaient plus être vendus dans ces magasins.  
 
Mais l’arrière du décor met en lumière d’autres réalités. D’abord la réalité de terrain. Des files sans fin depuis pratiquement 2 semaines, avec des caisses qui dysfonctionnent et qui ne sont pas suffisantes. Une surcharge de travail que l’entreprise est incapable de compenser par des embauches, des travailleurs qui se font insulter car des produits sont manquants, une logistique qui ne suit pas, des travailleurs temporaires qui tentent d’aider sans être formés, une désorganisation complète du travail. Mais aussi des accords d’entreprise qui ne sont pas respectés depuis des mois : trop de contrats précaires, d’étudiants, d’intérimaires par rapport au personnel fixe de l’entreprise. 
 
Puis la réalité de terrain spécifique aux magasins de Bruxelles (Intermarché by Mestdagh de Uccle, Forest, Schaerbeek, Molenbeek, Jette) qui en plus de tous ces constats, doivent assumer l’obligation de bilinguisme sur l’affichage des produits maison. Intermarché est une entreprise française et ne veut pas investir de manière automatique dans le bilinguisme pour uniquement les magasins bruxellois et 2 magasins néerlandophones. Conséquences : des travailleurs sont amenés à imprimer et coller des étiquettes sur chaque produit marque Intermarché, de manière individuelle, et dans une organisation de travail chaotique ! De plus, la nouvelle direction a décidé, sans concertation, d’utiliser des travailleurs d’une firme externe, sans formation et temporairement, alors que ce travail restera récurrent tant que d’autres solutions ne seront pas trouvées ! Tant d’éléments démontrant le manque de professionnalisme et de concertation d’Intermarché, alors que les travailleurs de Mestdagh espéraient enfin être considérés ! 
 
Les raisons du mouvement de grève de ce jour sont donc très compréhensibles et légitimes. Un bureau de conciliation aura d’ailleurs lieu ce jour, à 14h, à propos de ces constats désolants et inacceptables pour lesquels ferment les yeux ! 
 
Ajouter à ces réalités de terrain toutes les incertitudes du personnel, et ce pour l’ensemble des magasins : quelle garantie d’emploi réelle à terme chez un franchisé ? Quelles assurance du maintien des conditions de travail à long terme ? Quelle concertation dans le futur ? Sans plus de garantie entre le cédant (SA Mestdagh) et l’éventuel cessionnaire (l’indépendant), c’est hypothéquer l’avenir de plus de 2.000 travailleurs. Sans autre garantie, seul le maintien d’une activité dans une entreprise dite intégrée répondrait aux inquiétudes : une seule SA où le dynamisme commercial d’Intermarché serait mis en place, mais en garantissant les droits des travailleurs et la concertation dans la durée ! Mais Intermarché n’en veut pas ! Quand une entreprise prend autant d’énergie à expliquer aux travailleurs que rien ne va changer, même s’ils passent chez un indépendant, alors pourquoi changer le modèle ? 
 
Les 2.000 travailleurs de Mestdagh ne sont pas des marchandises, et méritent d’autres garanties, d’autres conditions de travail. Aujourd’hui les travailleurs des 5 magasins de Bruxelles, en faisant grève, font entendre leur mécontentement et leurs inquiétudes. Dans les jours qui suivent, probablement d’autres suivront !  
 

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