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Offrons aux étudiants qui veulent travailler des contrats de travail à part entière

Offrons aux étudiants qui veulent travailler des contrats de travail à part entière

Auteure: Joke Vrijs.

Date de parution: 25 mars 2025

De plus en plus d’élèves et d’étudiants travaillent, y compris pendant l’année scolaire.  Le travail d’étudiant était initialement destiné à remplacer les travailleurs en été – une période pendant laquelle les étudiants n’ont pas cours. Aujourd’hui, la situation est différente et les étudiants sont devenus une source permanente de main-d’œuvre bon marché et flexible. Et ce, au détriment des étudiants eux-mêmes, des travailleurs et de la société.

Le parlement vient d’approuver l’augmentation du contingent d’heures de travail d’étudiant à 650 heures. Il est regrettable qu’il n’ait même pas attendu l’évaluation prévue après l’augmentation soi-disant temporaire à 600 heures.

La discussion relative au travail d’étudiant mérite pourtant une réflexion approfondie. La question n'est pas de savoir si les étudiants devraient avoir le droit de travailler, comme certains le prétendent. Bien sûr qu’ils peuvent travailler. La vraie question est plutôt de savoir s’ils doivent le faire sous un statut fiscal et social spécifique, qui les met en concurrence avec les travailleurs réguliers, au détriment de leurs propres droits en matière de carrière et de leurs études.

Sur ce dernier point, une étude de Randstad a d’ailleurs révélé que près de la moitié des étudiants jobistes sont incités par leurs employeurs à travailler pendant les périodes de cours. En s’éloignant de la logique des vacances scolaires, la priorité accordée aux études disparaît complètement.

Années de carrière

Avec un plafond de 650 heures par an – en excluant quatre mois de blocus et d’examens – les étudiants ont pratiquement un emploi à mi-temps. Pourtant, ils ne se constituent aucun droit. Un des arguments souvent brandis pour défendre cette nouvelle mesure est le fait que certains étudiants travaillent pour payer leurs études. Mais que se passe-t-il lorsqu’ils tombent malades ? Ou perdent leur travail ? Ils ne bénéficient d’aucune protection de revenu. Le travail d’étudiant n’est pas non plus comptabilisé pour la pension. Pour l’ensemble de leur parcours d’études, les étudiants perdent jusqu’à deux années de carrière pour la constitution de droits sociaux. Or, les années de carrière comptent plus que jamais pour ce gouvernement, si l’on veut accéder à la pension ou à un régime de fin de carrière. Le contrat étudiant prive en outre les étudiants de droits et de primes tels que le pécule de vacances et le bonus à l’emploi. Pourtant, les étudiants font souvent le même travail que les travailleurs fixes et se voient souvent attribuer de plus en plus de responsabilités. Ils sont considérés comme des travailleurs à part entière, mais pas en termes de droits et de protection.

Cette mesure ne risque-t-elle pas, à la fois, de décourager les étudiants à se consacrer pleinement à leurs études et d’entraver une intégration régulière sur le marché du travail ? L’augmentation de l’exonération fiscale fait qu’il devient presque plus avantageux de s’inscrire dans l’enseignement supérieur au début de sa carrière pour gagner de l’argent de manière « avantageuse ». Les étudiants restent ainsi fiscalement à charge de leurs parents et continuent à bénéficier d’allocations familiales. Tous ces avantages disparaissent dès qu’ils commencent à travailler « normalement ».

Trou budgétaire

Il est possible de faire autrement : accordons aux étudiants qui veulent travailler des contrats de travail à part entière. Un tel contrat est plus avantageux pour les jeunes eux-mêmes : ils touchent un salaire net plus élevé, grâce au bonus à l’emploi et au pécule de vacances auxquels ils ont alors droit. Cette réforme contribuerait aussi à combler en partie le déficit budgétaire, grâce aux cotisations sociales supplémentaires générées.

Quant aux entreprises, elles pourront toujours engager des étudiants, qui resteront plus flexibles que que la plupart des travailleurs. Mais cette flexibilité ne devra plus se faire au rabais, au détriment de la société. En somme, la prochaine proposition de loi s’écrit presque toute seule.

Supplément d'informations des Jeunes CSC

Les Jeunes CSC sont également très critiques sur l'augmentation même du nombre d'heures (passées à 650h).

  1. Les étudiants ne demandent pas à travailler plus d'heures pour le plaisir mais parce qu'ils ont des problèmes financiers.
  2. Le premier job d'un étudiant devrait être d'étudier. Pas de travailler pour payer le coût des études.
  3. Travailler pendant les études augmente le risque d'échec. Ce sont les étudiants des familles populaires qui seront discriminés.
  4. En augmentant le nombre d'heures de travail étudiant, le gouvernement pousse les jeunes à travailler plutôt que d'étudier au lieu de s'occuper des causes des difficultés financières des étudiants : refinancer l'enseignement, baisser les loyers des kots, offrir des repas abordables sur les campus etc.
  5. Travailler plus d'heures n'est pas la solution, c'est une partie du problème.